Expédition dans le sud bolivien

Publié le par Clemequat

En route vers Uyuni

Nous partons donc en bus un mercredi midi direction Oruro, d'où nous prendrons ensuite le train pour Uyuni. Je vous épargne la description du trajet, pour éviter d'être lassant. Nous arrivons dans la soirée à Oruro, juste le temps de s'enfiler quelques patates et un quart de poulet dans la boutique du coin de la rue et nous sautons dans notre voiture, première classe s'il vous plait... 

mapa-uyuni2.JPGLe train roule à une lenteur incroyable et le trajet dure un éternité, mais le wagon est confortable et chauffé, pas vraiment de quoi se plaindre. On débarque à minuit dans Uyuni déserte, où il règne un froid glacial. Grâce aux précieuses indications d'Alba nous trouvons notre hôtel rapidement pour y profiter des quelques heures de sommeil qu'il nous reste avant le grand départ. Nous retrouvons Alba le lendemain au petit déjeuner et je fais connaissance avec ses parents ainsi que sa grand mère en pleine force de l'âge. Nous décollons direction le Salar, avec une petite heure et demi de retard, normal quoi. Outre un 4x4 Toyota Land Cruiser, nous disposons également d'un chauffeur et d'une cuisinière. Le programme est le suivant : première étape dans le Salar, ensuite direction le sud pour y admirer une myriade de lagunes. Au passage, nous profiterons des bienfaits d'une source thermale et de la beauté des geysers environnants. Puis, nous rentrerons à Uyuni pour y visiter un fantomatique cimetière de trains, fin du voyage. 



Comme de la banquise en plein désert, le Salar

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La première vue du Salar est impressionnante. Sous un soleil de plomb, la croûte de sel d'un blanc éblouissant s'étend à perte de vue.

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Par endroits une série de petits tas coniques tranchent avec la monotone platitude des reliefs. Quelques ouvriers s'évertuent à creuser dans cette couche dure comme de la pierre pour y extraire ce qui formera de nouveaux petits monticules. Nous allons nous percher sur l'un d'eux pour la photo. Nous garderons ainsi un souvenir " marrant " de l'endroit et en laisserons un moins drôle aux gens du coin sous la forme d'un tas de sel un peu moins conique qu'avant...
 
Nous faisons notre deuxième arrêt sur ce qu'on appelle ici une " île ", un amas de rochers qui dépassent de cette mer de sel. Mis à part les touristes, l'île est également envahie par une forêt de cactus qui en rajoute à l'étrangeté du lieu. Nous reprenons la voiture pour la suite des aventures après avoir dévoré un repas fait de Quinoa et de viande de Lama. Camille et Alba ont tous juste le temps de coller leurs oreilles par terre pour une photo, qui a coût sur les différenciera des autres touristes...



 

Un monde minéral coloré

P1020614.JPGApres le désert de sel nous découvrons celui plus conventionnel fait de sable et de cailloux. Nous sommes environs à 4000 mètres d'altitude sur l'Altiplano. Les couleurs des paysages que nous traversons sont impressionnantes. Le rouge domine majoritairement le plateau, mais un peu plus sur les hauteurs, des filons de souffre ajoutent des nuances jaunes, orangées ou parfois blanches. 


Mélangé au bleu pur et profond du ciel à cette altitude le contraste est saisissant. Ca et là nous croisons quelques vigognes qui trouvent leur subsistance dans les quelques maigres touffes d'herbe épineuse qui arrive à pousser ici.

P1020566.JPGNous sommes amenés également plusieurs fois à nous arrêter observer quelques champs de laves et autres témoignages volcaniques auxquels l'érosion a donné des formes étranges et compliquées. "L'arbol de piedra" appelé ainsi en raison de sa ressemblance a un arbre en est l'une des plus originale et célèbre. Dans quelques recoins, se développe des amas d'une plante semblable à de la mousse en apparence mais aussi dure que la roche qui l'entoure. Cela suffit pourtant à nourrir un rongeur local nommé Viscacha, mélange entre un lapin et une marmotte agrémenté d'une queue d'écureuil qui nous fait l'honneur de poser pour la photo. Pour continuer dans l'insolite nous passons dans le désert de Dali, qui doit son nom aux quelques pierres posées là au hasard, comme dans certaines de ses œuvres.


Mirages au milieu du désert

P1020535.JPGAussi étonnant que cela puisse paraître, de nombreuses lagunes se trouvent dans ces lieux pourtant si hostiles. Néanmoins ne vous attendez pas à trouver des havres de végétation comme dans des oasis aux milieux du désert. Les eaux saumâtres des lieux sont chargées de minéraux et de sels en très fortes concentrations, leur donnant parfois une couleur blanche, verte ou rouge avec toute la panoplie de nuances possibles. Le développement d'algues microscopiques contribue également à l'apparence de ces eaux. 



Mais il permet surtout de nourrir d'immenses colonies de flamants roses, un des seul habitant des lieux. Le contraste de leur robe avec la couleur de la lagune blanche donne un spectacle magnifique. Ce sera prétexte a un mini concours photo pour le plus beau cliché de flamant. Dans la bataille, Camille se laisse prendre au piège de " la croûte de sel pas solide qui recouvre la couche de boue toute molle " aux abords de la lagune. Pas de pitié quand on a l'esprit de compétition, elle sera abandonnée sur place si elle ne peut se sortir seule de ce mauvais pas.



Les bienfaits des profondeurs de la terre

P1020603.JPGDans cette région de la Bolivie on trouve des traces passées du volcanisme, mais également des manifestations bien actuelles ! Parmi elles, des geysers crachant de la vapeur remplie de souffre ou des marmites de boue liquide bouillonnante. Pour observer ces phénomènes, nous nous rendons très tôt sur les lieux en partant avant le lever du soleil. La lumière rasante du matin éclaire les panaches de fumées qui sont d'autant plus visibles à cause du froid qu'il règne encore. Nous nous promenons au milieu de tout ces mini cratères dégageant des odeurs d'oeuf pourri. 


P1020605.JPGA intervalles réguliers des bulles de gaz viennent crever la surface d'une couche de boue grisâtre produisant un son identique a celui que l'on entend lorsque l'on plonge sa cueillere dans un pot de fromage blanc. Pour autant le spectacle n'est pas des plus inoffensif et nous devons faire attention ou nous marchons au risque de voir fondre les semelles de nos chaussures et notre pied avec ! 


Une autre manifestation volcanique de la région dont on peut profiter bien plus innocemment sont les sources thermales, et bien sûr, nous ne nous en sommes pas privés ! Bien qu'il soit un peu dur de se mettre en maillot de bain qu'en il fait en dessous de zéro, on a vite oublié cette désagréable impression quand on se plonge dans une eau qui avoisine les 40°C. Bien sûr, ce n'est que reculer pour mieux sauter, car le choc thermique à la sortie est bien moins plaisant ! Heureusement, les pancakes que nous a préparé notre cuisinière et le soleil maintenant plus haut dans le ciel se chargent de nous réchauffer rapidement.



A la mémoire du passé ferroviaire de la Bolivie

P1020708.jpgApres ce périple de quatre jours, nous retournons vers la civilisation en douceur en s'arrêtant dans un cimeterre de trains a vapeurs aux bords d'Uyuni. Des trains entiers dont la carcasse couleur rouille n'est pas pour dépareiller avec l'environnement sont ici exposés aux agressions du climat. Ils sont les vestiges d'une époque un peu plus prospère ou le réseau ferroviaire était mieux entretenu et plus développé que maintenant. Les importantes mines environnantes d'étain, de nickel, de souffre ou même d'or nécessitaient alors un moyen de transport efficace.



Delanoë doit influencer la politique urbaine de Bolivie

Le soir venu à Uyuni, nous laissons les parents d'Alba et sa grand-mère à la station de bus pour qu'ils continuent leur visite de la Bolivie, direction La Paz. Nous, nous attendons gentiment qu'il soit minuit, pour repartir avec le même moyen de transport qui nous avait amené jusqu'ici, le train. La dernière étape en bus, d'Oruro à Cochabamba fut couronnée d'une petite surprise à l'arrivée.

cochabamba.jpgEh oui, salutable initiative du gouvernement, c'était le jour des piétons. Qui dit jour des piétons, dit interdiction à tout véhicule de circuler, on ne fait pas les choses à moitié en Bolivie ! Le bus arrive quand même à entrer un peu dans la ville mais nous dépose à l'exact opposé de la maison. Deux petites heures de marche supplémentaires nous permettrons enfin de rejoindre le foyer et d'y profiter d'une douche plus que méritée, après quatre jours sans se laver... (excepté la baignade dans les eaux thermales). Une vie bien moins aventureuse m'attend maintenant.

Publié dans Ma vie en Bolivie

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