De Lima à Cocha, une éternité en bus

Publié le par Clemequat

Dans l’attente de mon passeport

J’arrive à Lima au petit matin. Pas très bien réveillé je me fais griller plusieurs fois la priorité dans la file d’attente pour prendre un taxi devant la station de bus.Quand j’y parviens enfin, je file vers l’hostal que la sympathique gérante de Trujillo a réservé pour moi.
Malkahostal.jpgUne tripotée de jeunes anglais surexcités a déjà investi la place. A demi endormi, je n’y prête que peu d’attention. Comme il est trop tôt, je dois attendre midi avant que ma chambre se libère, les canapés de la salle commune feront amplement l’affaire pour une petite sieste.
Après cela, direction l’ambassade de France. Eh oui, si j’ai pu continuer de voyager jusque là avec la déclaration de perte de mon passeport de la police péruvienne, je ne pourrais sortir du pays avec le même document ! Arrivé sur les lieux, ça me fait tout bizarre de parler à nouveau français. J’apprends également que l’obtention d’un nouveau passeport « d’urgence » sera plus rapide que je ne le pensais. Juste le temps d’obtenir une autorisation de la préfecture une photo de moi et 130 Soles (50 € environ) et ce sera bon. Je reviens le lendemain avec tous les documents nécessaires, seul un problème d’imprimante me fera passer quelques heures de plus que prévu dans l’ambassade. Je repars finalement avec un passeport vert tout neuf.
Entre temps j’ai eu le temps de réserver un bus pour La Paz qui part le lendemain matin. La journée est déjà terminée, assez extenué, je rentre directement a l’hostal pour y passer une bonne nuit avant l’inconfort qui m’attend durant le trajet de trente heures à venir. Je n’aurais finalement rien vu de Lima !

Trentes heures de bus, de Lima à La Paz

A 9h30 je prends place au deuxième étage du bus, sans trop savoir ce qui m’attend. En effet, je me pose quelques questions au sujet du trajet, puisque, je ne sais pas si vous vous souvenez bien mais un tremblement terre très important avait eu lieu quelques jours auparavant au sud de lima, pile ou j’allais passer…
En attendant je découvre de magnifiques paysages désertiques bordant l’océan pacifique. Je ne pensais pas que le Pérou était aussi aride. Ce désert se prolonge jusqu’au nord du Chili en rejoignant celui de l’Atacama. 

En route nous passons dans des endroits complètements insolites, au milieu des dunes de sables, des cabanes de bois.... qui peut bien vivre dans un environnement si hostile ! 

P1020159.JPGEnfin nous arrivons dans la zone à risque, nous passons dans des villages dont la plupart des habitations faites de simples briques ajustées entre elles n’ont pas résisté à la violence du séisme. Quantités d’enfants sont dans la rue et viennent mendier aux vitres des voitures, qui ne s’ouvrent que très rarement. Je ne me sens pas très à l’aise avec mes 400 dollars dans mon sac, et n’aimerais pas trop que le bus tombe en panne, nous obligeant à passer une nuit dans les environs… Nous faisons ensuite halte dans ce qu’il reste de la station de bus pour embarquer quelques passagers puis nous franchissons une rivière à gué, le seul pont existant étant hors d’usage.

La nuit tombe lorsque nous nous éloignons de la côte pour traverser les Andes. Je ne dors que d’un œil, le bus penchant d’un coté puis de l’autre dans les nombreux virages de la panaméricaine. Il fait en plus un froid glacial car par soucis d’économie, le bus n’est pas chauffé….
Je me réveille le lendemain, lorsque nous passons Puño, une des dernières villes péruviennes avant la frontière avec la Bolivie. Le froid, les paysages désertiques et toutes ces maisons accrochées a flan de montagne dont on ne sait pas si elles sont en chantier ou habitées donnent à l’environnement un air vraiment hostile. 

P1020261.JPGNous longeons ensuite pendant quelques heures le Lac Titicaca, sous la lumière matinale, le spectacle est vraiment magnifique.
Enfin la frontière arrive, nous descendons tous du bus pour remplir les formalités d’immigration. Mes premiers pas au dehors sont un peu hésitants, j’ai quelques vertiges à cause de l’altitude (proche des 4000 mètres) et les jambes toutes engourdies après 24 h passées assis.
 
Pour continuer avec la poisse qui m’a suivi jusqu'à maintenant en ce qui concerne mon passeport, je suis obligé de payer trente dollars pour sortir du pays car évidemment aucun tampon d’entrée ne figure sur mon nouveau document… Je ne pense pas que les quelques billets verts que j’ai laissé derrière moi, irons remplir les caisses de l’état…

Cochabamba, enfin !

La-Paz-1.jpgEnfin nous arrivons à La Paz. La ville est vraiment impressionnante car la vallée entière est recouverte de maisons jusqu’aux sommets de ses flancs. Seuls quelques précipices entre les édifices ont dissuadé les promoteurs de les transformer en zones habitables.
Il est 13h 40, j’ai de la chance car je suis en avance pour prendre le bus de 13h30 qui part vers Cochabamba ! Ce dernier trajet de sept est le plus dur de tous. Le chauffeur, part à une vitesse folle au début puis roule ensuite à une allure si lente que ça en devient louche. 

P1020278.JPGJe m’imagine tous les scénarios possibles : soit le chauffeur est complément bourré et conduit tout doucement pour ne pas risquer d’accident, ou bien il a passé le volant à l’enfant contrôleur qui n’a jamais conduit de sa vie, soit le bus donne de dangereux signes de faiblesse et il le ménage le plus possible. Dans tous les cas ce n’est pas très rassurant et l’atmosphère commence à s’échauffer dans le bus, les gens râlent et protestent.
Enfin ça y’est la destination finale de mon voyage se profile a l’horizon. Je suis à Cochabamba ! Un coup de fil, trois mots « Je suis la » et Camille file à la station me chercher, je vais enfin pouvoir aspirer à un peu de repos et de tranquillité…ouf !

Publié dans De Quito à Cochabamba

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